+ Tu fais quoi sur ton smartphone?
– Je regarde comment réparer mon réfrigérateur…
+ Tu te souviens… en terminale on avait des cours de philosophie.
– Ah oui, mais c’est quoi le rapport avec mon smartphone ?
+ C’est un produit de l’informatique : une technologie développée en interaction avec des avancées scientifiques.
– Certes, comme mon réfrigérateur, dont le mécanisme de fonctionnement est une application d’une partie de la science physique, la thermodynamique.
+ Oui, mais pour l’informatique c’est un peu différent, on ne fait pas de la science, puis on l’applique à une technologie, on fait les deux en même temps : sciences et technologies sont consubstantielles en informatique
– En un mot ? Redis moi ça autrement !
+ La différence, c’est que l’objet de la science physique c’est (en bref) les lois de la nature, qui ensuite génèrent des technologies, tandis que l’objet de la science informatique c’est en soit une technologie humaine, et en plus une technologie créée par cette science elle-même.
– Mais les mathématiques elles aussi étudient des objets mathématiques qu’elles choisissent ou créent elles-mêmes, non ?
+ Certes, mais avec l’informatique les objets, qui sont aussi des processeurs, sont des machines qui agissent dans le monde réel, un des premiers articles de binaire explique cela.
– Ah ça tu peux le dire, ces machines ont même fait basculer l’humanité de l’ère industrielle à l’âge numérique.
+ Tu as raison, cela a créé un schisme de civilisation comme George Simondon l’a pressenti, dès les années 1960, avant même la révolution numérique.
– Tu veux dire que cela va jusqu’à changer notre façon de penser … le monde et nous même ?
+ Oui, par exemple l’intelligence dite artificielle, change aussi la façon de considérer l’intelligence humaine.
– Ah oui, j’ai souvenir que ça permet même de redéfinir la … connerie 🙂
+ D’où l’intérêt de réfléchir un peu en amont à tout ça, au niveau d’une
philosophie des sciences, ce que l’on nomme épistémologie.
– Tu veux dire qu’il y a des cours d’épistémologie de l’informatique ?
+ Très peu, trop peu, heureusement Violaine Prince, une chercheuse en informatique de haut niveau, met en partage un cours sur le sujet.
– Pour les informaticien·ne·s ?
+ Oui, et pour toutes les personnes en lien avec l’informatique et qui ne veulent pas juste se limiter à être des machines humaines à programmer des machines ou des humains à utiliser ces programmes.
Ce cours s’adresse aussi aux futur·e·s enseignant·e·s d’informatique dans le secondaire et au-delà.
– Et c’est facilement accessible ?
+ Plutôt, et ouvert, en mettant en avant la comparaison entre les connaissances propres à l’informatique et les échanges avec les autres domaines.
– Ok, je me fais un café et je commence à regarder …
- Définition de l’épistémologie : https://youtu.be/75ml1p2bGiI
Cette vidéo présente une définition de la notion d’épistémologie et une approche de sa restriction à une discipline donnée ici l’informatique.
- Le statut scientifique de l’informatique : https://youtu.be/e9VTyQMpa0Q
Cette vidéo présente un commentaire et des définitions sur le statut de science et de technologie, en introduisant les notions de filiation scientifique et de fécondation croisée des modèles.
- La fécondation croisée entre l’informatique et les autres sciences : https://youtu.be/PyTDI9tpcb4
Cette vidéo présente une instantiation de ses notions en ce qui concerne l’informatique, sa naissance, son évolution.
4.Les grands domaines de l’informatique : https://youtu.be/KbglaDHSReY
Cette vidéo présente les échanges conceptuels et les services rendus par l’informatique à son environnement, en particulier scientifique .
- Les perspectives : https://youtu.be/I2arXImCvlk
Cette vidéo présente la notion de pluridisciplinarité, et la position d’appartenance disciplinaire, d’image et de rôle à la fois scientifique et social de l’informatique.
Aurélie Lagarrigue.
Note : Ce cours est un élément de la formation : Apprendre à Enseigner le Numérique et les Sciences Informatiques
Laisser un commentaire