Catégorie : Jeux

  • Ceinture noire d’informatique ?

    Apprendre l’informatique tout seul quand on part de zéro, ça intimide. Mais ne vous inquiétez pas ; c’est possible !

    J’ai commencé par « Le site du zéro » (maintenant OpenClassroom). Ils vous mettent de suite à l’aise : « Le monde du Web vous intéresse, mais vous n’y connaissez rien ? ». Ça tombait bien ; c’était mon cas. Les cours expliquent tout, même les concepts les plus basiques. J’avais besoin de ça. Avec son changement de nom, le site est devenu sérieux. Exit Zozor, l’âne mascotte, pour être remplacé par un beau logo coloré avec des petites boites qui s’envolent. 

    Le seul problème pour moi, c’est qu’OpenClassroom, ça reste des cours. On lit ses leçons ; on fait des TD. J’ai perdu la motivation… Il y a deux semaines, j’ai découvert codewars.com dont le slogan est :

    « Achieve code mastery through challenge. »

    Ici on apprend la programmation comme on apprendrait le karaté, à travers des kata. Vous vous inscrivez et vous choisissez un langage de programmation (pour l’instant, 2 options, javascript et ruby) et c’est parti.

    test

    Si vous jouez régulièrement vous montez en grade jusqu’à être première Dan. (Je ne suis que 5 Kyu, une novice ; à la prochaine promotion, je serai compétente). C’est incroyablement addictif ; chaque Kata prend entre 30 secondes et une heure. Vous devez aller explorer sur Internet et tout découvrir par vous-même. À chaque challenge, vous apprenez un petit truc en plus. Un jour, vous réalisez que vous avez appris à créer et manipuler des objets, des classes, à trier des tableaux… Ce n’est peut-être pas un vrai cours. Mais c’est tellement plus amusant.

     levels

    Manon Abiteboul

     

  • 2048 raisons de jouer

    Y avez-vous échappé ? Un jeu à la mode dans les transports en commun est 2048 (ou plutôt 100000000000 en binaire). Il est disponible sur téléphones, tablettes et sur une page Web sur http://gabrielecirulli.github.io/2048/.

    2048 Oui, oui, j’ai travaillé le sujet!

    Le but: atteindre 2048! Le principe: faire bouger des cases. Quand deux cases de même valeur se rencontrent, elles s’ajoutent. Et des cases 2 (ou plus rarement 4) s’ajoutent à chaque mouvement. Si aucun mouvement n’est possible, c’est perdu. Un principe simple, notamment sur écran tactile, et très addictif. Voir aussi ici ou pour l’ampleur du phénomène.

    Une fois 2048 atteint, on peut continuer à jouer pour atteindre les valeur supérieures (ce qui permet de frimer au bureau avec 4096). Une variation (avec une grille plus grande) demande à aller jusqu’à 9007199254740992. Pourquoi j’aime ce jeu? Parce que les gens vont connaître les puissances de 2, c’est-à-dire les nombres ronds en binaire. On peut espérer que le commun des mortels reconnaîtra 65535 ou que les futurs programmeurs se douteront de quelque chose lorsqu’il découvrent un bug autour de la valeur 16777216.

    Un jeu comparable se base sur la suite de Fibonnacci :

    u0=1    et   u1=1   et   un+1=un + un-1
    ce qui donne la suite 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21,… Dans ce jeu, on ajoute des termes qui se suivent dans la suite pour obtenir le terme suivant :

    Pour passer de l’autre côté, vous pouvez aussi jouer à ce jeu, nommé 8402 où vous êtes le « méchant » qui doit empêcher l’ordinateur d’atteindre 2048.

    De nombreuses autres variations existent, en hexagone, en 3D, en 4D…
    Un collègue, Laurent Théry, a formalisé formellement en Coq le jeu 2048, auquel on peut jouer directement en utilisant ce code Coq.

    coq-2048

    Amusez vous bien !

    Sylvie Boldo

  • L’ordinateur, un crayon pour créer

    L’ordinateur, un crayon pour créer

    Quand mon fils a eu 8 ans, j’ai eu l’idée de lui apprendre à programmer. Comment cette idée m’est-elle venue ? Pour les 15 ans de la promotion de mon école d’ingénieur, des camarades ont interviewé des acteurs du monde des télécoms sur les transformations passées et à venir. Ça a été un choc de revoir l’impact des technologies du numérique sur l’ensemble de la société. En quinze ans, avec internet, les smartphones et les tablettes, les objets portant en eux des programmes informatiques sont devenus omniprésent dans notre vie quotidienne au point de transformer nos modes de vie. Aujourd’hui nous achetons sur internet, nous échangeons sur les réseaux sociaux, nous télé-déclarons nos impôts, nous écoutons de la musique sur des plateformes en ligne… Et ces changements continuent à s’accélérer, nous demandant de nous adapter sans cesse.

    L’un des intervenants a conseillé d’apprendre à ses enfants à programmer. Cela m’a semblé tout d’un coup une évidence. J’avais appris à programmer en école d’ingénieur, ce qui est de fait très tard. Programmer est accessible aux jeunes enfants car pour eux c’est un jeu de création et de construction, qui plus est sur un support qu’ils adorent, l’ordinateur. Plus ils se familiarisent tôt avec la programmation informatique, mieux ils appréhendent les concepts de logique associée à cette discipline ; séquençage, conditions, boucles… Apprendre à programmer permet aux enfants de devenir acteurs dans un monde de plus en plus pénétré de technologies, et pas uniquement consommateurs. Sans être une développeuse, il m’a toujours semblé que je savais naviguer dans le monde actuel parce que je comprenais ce que je manipulais lorsque j’utilisais de près ou de loin un ordinateur, et ce que l’on pouvait attendre de la technologie.

    C’était il y a un peu plus d’un an. J’ai alors cherché un atelier extra-scolaire pour mon fils. J’ai été sidérée de ne rien trouver, même à Paris, pas le moindre atelier pour enfant sur ce thème. De là est née l’idée qui devait changer ma vie, celle de créer moi-même ce qui n’existait pas et qui m’apparaissait une nécessité : des ateliers où les enfants créent leurs jeux, leurs propres histoires avec l’ordinateur, tout en apprenant à programmer, et j’ai démarré les ateliers Magic Makers.

    Des outils adaptés pour les enfants

    J’ai commencé à rechercher quel outil adapté aux enfants je pourrais utiliser. J’ai choisi d’utiliser un des plus connus et des plus efficaces, comme en témoigne la grande communauté d’éducateurs qui l’utilise dans le monde. Scratch est un logiciel développé par le Lifelong Kindergarten au sein du Media Lab du MIT (Massachussetts Institute of Technology). Ce qui est intéressant avec Scratch, c’est d’abord qu’il est extrêmement intuitif et ludique. Les enfants adorent.

    Les commandes se présentent sous forme de blocs que les enfants assemblent simplement avec la souris. On y anime les personnages que l’on a choisis, on les fait apparaitre, disparaître, interagir parler… Le résultat est tout de suite visuel et concret pour les enfants. En créant, ils sont confrontés à des problèmes de logique: ils obtiennent le résultat désiré parce qu’ils ont trouvé une façon efficace d’enchaîner les instructions, dans le bon ordre, avec les bonnes conditions d’actions. Coder, programmer, c’est simplement donner des instructions à une machine pour produire un résultat. Le faire avec Scratch permet aux enfants d’appréhender ce fonctionnement et de se l’approprier.

    L’autre intérêt de Scratch, ce sont les idées sur lesquelles s’appuie sa conception, qui se retrouvent dans la façon de l’utiliser. Scratch est avant tout conçu comme un outil d’apprentissage au sens large, au-delà de l’apprentissage de la programmation. C’est avant tout un outil pour apprendre à apprendre : expérimenter, chercher des solutions, se tromper et recommencer, partager sur le site en ligne et apprendre par la collaboration auprès des autres scratchers. L’équipe du Lifelong Kindergarten s’appuie sur des travaux en sciences de l’éducation, notamment du chercheur Seymour Papert qui met en avant l’apprentissage par l’expérimentation.

    Créer

    L’enjeu des ateliers est la créativité. Le code est un moyen. Dans les ateliers Magic Makers, les enfants expérimentent toutes sortes de choses que l’on peut créer avec un ordinateur. J’aborde les projets dans un ordre qui permette de confronter les enfants à une complexité croissante.

    Nous avons tout d’abord mis en scène des histoires. Cela permet d’apprendre les bases nécessaires pour créer un projet, et d’appréhender déjà les notions de séquencement. Ils trouvent la manière de déclencher des actions en comptant le nombre de secondes au bout desquelles un personnage doit apparaître ou dire sa réplique. Les enfants inventent leurs personnages, ils les créent en dessinant, ou même en pâte à modeler, et ils utilisent ensuite le code pour l’animer. Ils sont très fiers de ces premiers résultats.

    Forts de ce succès, nous abordons ensuite la création de jeux vidéos. Cela fait appel à des concepts plus élaborés : il faut piloter un personnage, et déclencher des actions quand certaines conditions se réalisent, comme par exemple compter des points quand on touche un objet que l’on doit ramasser, et faire disparaitre cet objet, puisqu’on l’a ramassé. Il est passionnant de voir les enfants se prendre au jeu, et trouver un moyen de donner forme à ce qu’ils ont en tête. Ou tout simplement de recréer des jeux qui leur plaisent.

    En fin de compte, quand je repense aux quinze années écoulées, et que je pense aux quinze années à venir, je me dis qu’il faut fournir aux enfants les outils dont ils auront besoin. Et plus que des outils, une façon de les appréhender comme outils de création.

    Claude Terosier. Magic Makers.