Mois : juillet 2025

  • Gilles Dowek, grand scientifique, passeur de science et penseur engagé

    Gilles Dowek n’est plus parmi nous depuis le 21 juillet 2025. Il était informaticien, logicien, philosophe aussi. Il est né le 20 décembre 1966 et après des études à Polytechnique et une thèse d’informatique sous la direction de Gérard Huet, en 1991, il est devenu chercheur à l’Inria.  C’est Serge Abiteboul et Claude Kirchner qui nous parlent de lui ici. Benjamin Ninassi, Pierre Paradinas, Thierry Viéville.

    Sa passion pour la programmation débute tôt : à quinze ans, il conçoit un jeu de Mastermind qui lui vaut, en 1982, le Prix scientifique Philips pour les jeunes. C’est la première de nombreuses distinctions. En 2007, il obtient le Grand prix de philosophie de l’Académie française pour le livre, “Les Métamorphoses du calcul. Une étonnante histoire de mathématiques”. Dans cet ouvrage, il montre comment les mathématiques et la logique se transforment au XXᵉ siècle avec l’intégration de la notion de calcul.  Il reçoit le Grand prix d’informatique Inria – Académie des sciences en 2023, et la Médaille Histoire des Sciences et Épistémologie de cette même académie en 2024. Autant de signes qu’il fut l’un des meilleurs scientifiques de son domaine, mais aussi bien plus que cela.

    Ses recherches ont porté sur la formalisation des preuves mathématiques, et sur la mécanisation de leur conception. Un logiciel peut alors vérifier la preuve d’un théorème, aider un humain à en trouver une, voire dans certains cas, trouver automatiquement une telle preuve. Si les langages informatiques suffisamment puissants permettent tous d’exprimer les mêmes fonctions, les fonctions calculables, il n’en est pas de même pour l’expression des preuves. Les langages d’expression de preuves sont souvent incomparables. Gilles s’est alors attelé à une tâche ambitieuse : concevoir un langage universel de preuve, Dedukti, capable de représenter des démonstrations issues de divers systèmes logiques, et de faciliter leur traduction mutuelle. Il rêvait d’une bibliothèque universelle de preuves mathématiques.

    Gilles a également tenu une place essentielle dans le mouvement qui a conduit à généraliser l’enseignement de l’informatique dans les collèges et lycées français. Il a participé au rapport de l’Académie des sciences “L’enseignement de l’informatique en France : il est urgent de ne plus attendre” (2013), puis à l’élaboration du premier programme officiel et du premier manuel scolaire d’informatique. Signe de la qualité de ses analyses et de ses contributions, il a été nommé au conseil supérieur des programmes en 2023. 

    Gilles était également un penseur, un philosophe. Il partageait avec son ami Michel Serres le goût de l’illustration lumineuse, du récit juste. Il excellait à rendre limpide l’abstrait, à frapper les esprits par des exemples pertinents, souvent inattendus. C’était un immense passeur de sciences. Ses livres de médiation scientifique ont marqué, tout comme la pièce de théâtre Qui a hacké Garoutzia, coécrite avec Serge Abiteboul et Laurence Devillers, mise en scène à Avignon par Lisa Bretzner.

    Gilles a relié sa pensée scientifique riche, informée et d’une largeur remarquable, incluant la science informatique, mais aussi la recherche en quantique, avec l’éthique du numérique en tant que réflexion sur les conduites humaines et les valeurs qui les fondent. Dès le début des années 2000, il s’est associé aux développements des réflexions sur l’impact sociétal des sciences et technologies numériques. Il a participé à la CERNA (Commission de réflexion sur l’éthique de la recherche en sciences et technologies du numérique) puis a été un membre particulièrement actif et apprécié du CNPEN (Comité national pilote d’éthique du numérique) où ses analyses et propositions ont été remarquablement éclairantes. Par sa profonde culture scientifique et sa vision du domaine du numérique, il savait porter des analyses précises et factuelles sur l’état des impacts du numérique sur notre société tout en ayant une vision prospective pertinente et convaincante.

    Profondément militant, Gilles a contribué directement à mettre en pratique ses idées, convictions et compétences. Il a présidé l’ARDHIS (Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l’immigration et au séjour). Il a été directeur scientifique adjoint d’Inria de 2010 à 2013, Il a contribué à la mise en place effective en France des cours en ligne ouverts et largement disponibles (Mooc) qui se prolongent aujourd’hui dans Fun (France Université Numérique) et le Learning Lab d’Inria. Il a participé au Comité national pilote d’éthique du numérique, et au Conseil national du numérique. 

    Dans toutes les différentes facettes de sa vie, Gilles a été brillant, original, drôle, doté d’un humour éclairant et parfois impertinent, rigoureux, passionné, chaleureux, admirable dès qu’on le connaissait, et profondément humaniste avant tout.

    Il reste pour nous un ami, et pour tous, un modèle

    Serge Abiteboul, Inria et ENS Paris, Claude Kirchner, Président du CCNE du numérique et Inria.

    Gilles et Binaire

    Gilles a été un des premiers éditeurs du blog binaire. Il est resté un ami fidèle :

  • Binaire fait sa pause estivale

    Pour un été non binaire : partez avec binaire dans vos favoris.

    Nous faisons notre pause estivale avant de revenir partager avec vous des contenus de popularisation sur l’informatique !

    À la rentrée nous parlerons à nouveau aussi bien de technologie que de science, d’enseignement, de questions industrielles, d’algorithmes, de data… bref, de tous les sujets en lien avec le monde numérique qui nous entoure …

    Et nous le ferons sur une nouvelle plateforme … toujours en lien avec LeMonde.fr mais enrichi de nouveaux partenariats … à suivre.

    D’ici là, vous pouvez tout de même passer l’été avec binaire en profitant de nos collections qui contiennent sûrement de beaux articles que vous n’avez pas encore eu le temps de lire :

    Et que diriez vous de nous dire ce que vous pensez et souhaitez de binaire ?

    Bienvenue dans notre petit sondage (4 minutes)

    ©Catherine Créhange undessinparjour avec sa gracieuse autorisation.

  • Tu feras de l’IA avec Intelligence mon enfant.

    Parmi toutes les initiatives des organisations internationales en lien avec l’IA, la Commission européenne et de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques, s’associent avec Code.org pour proposer un référentiel d’apprentissage de l’IA et de son usage en éducation (learning with and about IA), ouvert et surtout en cours de construction participative, invitant chacune et chacun à donner son avis. Voyons cela. Benjamin Ninassi et Ikram Chraibi Kaadoud.

    Prologue

    © Domaine public, via Wikipedia.

    Nous sommes dans les années soixante-dix, mille huit cent soixante-dix. Et une monstruosité apparaît : des personnes se mettent à entendre des voix. Celles d’autres personnes … situées à des dizaines de kilomètres. Il y avait de quoi être terrorisé. On l’était. Maléfice ou magie ? Ce qui arrivait… c’étaient les premiers téléphones. Depuis, on a su expliquer à nos enfants comment cela peut marcher (en cours de physique) et quels usages technologiques (dans les cours éponymes) peuvent en être faits, y compris leurs limites (comme les “faux” appels).

    © science etonnante, David Louapre

    Nous sommes dans les années soixante-dix, deux mille soixante-dix. Et les enfants de rigoler, qu’un siècle avant … s’appelait “intelligence artificielle” une bien vieille famille de mécanismes d’I.A., c’est-à-dire d’Inférence Algorithmique, dont le fonctionnement paraissait alors… soit magique, soit potentiellement maléfique. Mais c’était avant. Et, dans cette vision de l’avenir, nous avons toutes et tous appris à la fois (i) comment fonctionnent ces algorithmes et (ii) comment apprendre en s’aidant de tels algorithmes (learn with and about AI) en le faisant avec discernement et parcimonie.

    Extrait de la couverture de l’édition de la ré-édition ISBN : 9783730609767 de 2021, © Anaconda Verlag

    À moins que, dans un futur bien plus dystopique, nous ayons uniquement permis aux personnes d’utiliser sans comprendre («pas besoin … ça marche tout seul »),  ni maîtriser (« il suffit de quelques clics, c’est si facile ») ces outils. Ce monde (imaginaire ?! …) serait alors plus fracturé et terrible à vivre qu’un monde totalitaire soumis à l’ultra surveillance comme George Orwell le cauchemardait. Car si notre quotidien (accès à l’information, choix offerts quant à nos décisions), devenu numérique, était aux mains de quelques personnes (par exemple “les plus riches du monde”), c’est notre propre mental qui serait empoisonné, rendu vulnérable par l’ignorance et l’absence d’esprit critique. De plus, au rythme actuel du réchauffement climatique, en 2070 avec une terre à +3°, les enfants ne rigoleront probablement plus beaucoup.

    Que cela ne soit pas.

    Depuis quelques mois, des deux côtés de l’Atlantique, une équipe apporte une contribution collégiale pour que notre avenir se fasse pour le meilleur quant à ces IAs dont on ne cesse de parler.

    Vous avez dit A.I.L.F. ? (AI* Learning Framework**) 

    http://ailiteracyframework.org

    (*)  Disons “IA”, gardant à l’esprit que ce sont des outils (au pluriel) d’inférence algorithmique, ni moins, ni plus.
    (**) Un cadre pour l’apprentissage de ces outils que l’on nomme intelligence artificielle.

    L’école en 1950 Robert Doisneau © Silvana Editoriale

    La maîtrise de l’IA, sa “littératie”, représente les connaissances techniques, les compétences durables et les bonnes attitudes (savoirs, savoir-faire et savoir être) qui permettent d’interagir avec l’IA, de créer avec de tels outils, de la gérer et de la concevoir, tout en évaluant de manière critique ses avantages, ses risques et ses implications éthiques.

    C’est tout aussi indispensable que lire, écrire ou compter. Avec plusieurs points communs :
      – Ce sont des compétences universelles pour toutes et tous, mais avec de grandes variantes culturelles à respecter : tout le monde doit pouvoir apprendre l’IA et utiliser l’IA pour apprendre, et doit pouvoir devenir autonome par rapport à l’IA, mais dans le respect de sa diversité.
    – Ce sont des compétences interdisciplinaires, qui ont vocation à s’intégrer dans toutes les disciplines concernées, informatique, mathématiques, et technologies, ainsi que les sciences humaines et les formations pédagogiques transversales des élèves. Beaucoup de ces compétences (esprit critique, pensée informatique, résolution de problème) sont déjà partagées – tant mieux – l’apport de ce cadre est d’aider à la faire dans le contexte de l’IA.
     – Ce sont des compétences pérennes : on parle de savoirs, savoir-faire et savoir être fondamentaux, qui seront encore pertinents lors de l’évolution attendue des outils actuels (de même qu’en informatique on n’apprend pas “le Python” (ou un autre langage) mais les algorithmes et le codage de l’information, en s’appuyant sur tel ou tel langage formel qui peut être amené à changer avec le temps).
     – Parmi les compléments à apporter à la version actuelle, les impacts environnementaux de l’IA, déjà pris en compte, sont à renforcer : les impacts environnementaux directs de chaque apprentissage, chaque inférence, chaque investissement en faveur d’une solution basée sur l’IA sont déjà réels aujourd’hui, ainsi que les impacts environnementaux délétères indirects de beaucoup de cas d’usage. 

    Cette littératie cible principalement l’enseignement primaire et secondaire, mais est aussi ouverte au péri et extra scolaire, et à l’éducation familiale.

    C’est une initiative conjointe de la Commission européenne et de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques. Code.org et des experts internationaux très divers soutiennent son développement.

    Alors … concrètement ?

    Découvrons et donnons notre opinion. Voici en une page ce cadre qui se veut inspirant, riche de ressources, sans aucune valeur contraignante:

    Infographie du cadre proposé ©AILit, librement partageable et réutilisable, en citant la source.


    C’est ici : http://ailiteracyframework.org que nous avons tous les éléments de présentation (avec une version traduite de la page de présentation :  https://tinyl.co/3OeN). Il y a même un “prompt” (l’instruction ou la question qui est posée de manière textuelle à un IA avec une interface langagière) pour interroger une IA à propos de cette littératie de l’IA.

    Une première version, aboutie et soigneusement revue, est disponible, pour travailler sur des éléments précis. Pas d’erreur ! Elle a évidemment vocation à évoluer et être remodelée, voire questionnée en profondeur, en fonction des relectures et des retours.

    Alors… à vous !

    Au cours des prochains mois, nous sollicitons les commentaires des parties prenantes du monde entier. Pour participer, visitez www.teachai.org/ailiteracy/review. La version finale du cadre sera publiée en 2026, accompagnée d’exemples de maîtrise de l’IA dans les programmes, l’évaluation et la formation professionnelle.

    Thierry Viéville, chercheur Inria.

    Ok … 1,2,3 : comment me lancer dès maintenant ?

    – Avec la formation ClassCode I.A.I. on se forme sans aucun prérequis technique aux bases de l’IA, pour piger comment ça marche:

                  https://pixees.fr/classcode-v2/iai 



    Ressource gratuitement utilisable et réutilisable.

    – Former les enseignants au contexte, l’usage, la pertinence et les défis de ressources éducatifs mobilisant de l’intelligence artificielle dans un cadre éducatif : 

                             https://tinyl.co/3PMs



    Avec une formation en ligne gratuite et des ressources multilingues réutilisables.

    – Pour aller plus loin : 

           https://www.elementsofai.com 

    est une formation mise à jour cette année qui permet de s’initier vraiment à aux fondements et usages de l’IA.


    – Et tout aussi important : une formation sur les impacts environnementaux du numérique, dont l’IA :

        https://www.fun-mooc.fr/fr/cours/impacts-environnementaux-du-numerique

    À l’heure ou transition écologique rime souvent avec transition numérique, qu’en est-il réellement des impacts environnementaux du numérique ? Comment dès à présent commencer à agir pour un numérique plus responsable et plus durable ?

  • 2025 : L’année de l’intelligence artificielle en France ?

    « L’année 2025 pourrait bien marquer un tournant décisif pour l’intelligence artificielle en France. En quelques mois à peine, le pays a concentré sur son sol une série d’événements majeurs, des annonces économiques sans précédent, et une mobilisation politique et industrielle rarement vue à cette échelle »  C’est par ces propos que Jason RIchard nous partage ici son analyse de ce que les médias ont déjà largement relayé. Serge Abiteboul et Thierry Viéville.

    L’IA, longtemps domaine de prospective ou de niche, est désormais partout  : dans les discours officiels, dans les stratégies d’investissement, dans les démonstrateurs technologiques, dans les débats publics… Et surtout, elle est devenue un axe structurant de la politique industrielle française. Alors, 2025 : coup d’accélérateur ou effet d’annonce ? Éléments de réponse à mi-parcours d’une année qui, semble avoir placé la France au centre du jeu.

    Quatre grands événements au cours de ce premier semestre sont partagés avec plus de détail en annexe de cet article.

    Une ambition qui se concrétise

    La trajectoire n’est pas nouvelle. Dès 2018, la France avait lancé une stratégie nationale sur l’IA, misant sur l’excellence scientifique, la création de champions technologiques et une volonté de régulation éthique. Mais ce début 2025 a marqué une inflexion nette  : ce ne sont plus des promesses ou des feuilles de route, mais des réalisations concrètes, visibles et, surtout, financées.

    Sommet Choose France 2025 : plus de 40 milliards d’euros annoncés, l’IA mise à l’honneur.

    Sur le plan diplomatique, la France a accueilli à Paris, début février un sommet mondial sur l’action en matière d’IA, réunissant plus de 100 délégations internationales. Sur le plan économique, le sommet Choose France 2025, en mai, a vu l’annonce de 37 milliards d’euros d’investissements étrangers, dont près de 17 milliards spécifiquement orientés vers l’IA et les infrastructures numériques. De nouvelles giga-usines de données, des centres de calcul haute performance, des campus IA… autant de projets qui commencent à prendre racine sur le territoire, dans les Hauts-de-France, en Île-de-France ou encore en Provence. Ce n’est plus seulement une question de stratégie  : c’est désormais une réalité industrielle.

    Une dynamique entre État, start-ups et investisseurs

    World AI Cannes Festival 2025 : l’IA fait son show à Cannes

    Ce mouvement est porté par une triple alliance entre l’État, les start-ups de la French Tech et les investisseurs internationaux. L’écosystème s’est structuré. On compte aujourd’hui en France près de 1 000 jeunes pousses spécialisées en IA, dont plusieurs sont devenues des licornes. Des journées entières leur ont été consacrées, à Station F comme au World AI Cannes Festival, et de nombreuses d’entre elles ont profité de ces événements pour nouer des contacts avec des fonds étrangers, tester leurs solutions, ou signer des premiers contrats.

    Le gouvernement, de son côté, ne se contente plus d’un rôle de spectateur bienveillant. Il est co-investisseur, catalyseur, diplomate. Des partenariats stratégiques ont été tissés avec des acteurs nord-américains, émiratis, européens… dans une logique de souveraineté numérique partagée. L’objectif est clair  : faire de la France un point central pour entraîner, héberger et déployer les modèles d’IA de demain. Avec en ligne de mire, la maîtrise technologique autant que la compétitivité économique.

    Des usages concrets… et des questions fondamentales

    Station F Business Day 2025 : l’innovation IA made in France

    Loin de se limiter aux infrastructures, l’IA s’immisce dans tous les secteurs  : santé, énergie, industrie, agriculture, éducation. Certains cas d’usage sont déjà déployés à grande échelle  : systèmes d’aide au diagnostic médical, optimisation des réseaux électriques, automatisation de processus industriels, ou encore agents conversationnels dans les services publics. L’heure est à l’intégration, à l’industrialisation, et à l’évaluation.

    Mais cette dynamique pose des questions majeures. Comment garantir l’équité des systèmes algorithmiques  ? Comment réguler les modèles génératifs qui créent du faux plus vite qu’on ne peut le détecter  ? Comment protéger les données, les droits, l’emploi, dans un monde où les machines apprennent plus vite que les institutions ne légifèrent  ?

    La réponse française est à double détente  : soutenir l’innovation sans naïveté, et réguler sans brider. Cela passe par l’appui au futur règlement européen (AI Act), par la participation active aux grands forums internationaux (OCDE, ONU, GPAI), mais aussi par une réflexion de fond sur l’inclusion et la transparence. Cette ligne de crête est peut-être ce qui distingue le plus la posture française sur l’IA en 2025.

    Une question ouverte

    Sommet Action IA 2025 : Paris capitale mondiale de l’IA

    Alors, 2025 est-elle l’année de l’IA en France ? Il est encore trop tôt pour l’affirmer avec certitude. Mais jamais les planètes n’avaient été aussi bien alignées. Les infrastructures arrivent. Les financements suivent. L’écosystème s’organise. Le débat public s’anime. Et l’État joue pleinement son rôle. Ce n’est pas une révolution soudaine, mais plutôt une convergence de trajectoires, diplomatique, économique, technologique et sociale, qui pourrait, si elle se maintient, faire de la France l’un des pôles IA majeurs de la décennie.

    Jason Richard, Business Innovation Manager chez Airbus Defence and Space.

    Pour aller plus loin

    Des articles détaillés sur chacun de ces événements marquants de ce premier semestre 2025 – Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle​, Station F Business Day 2025, World AI Cannes Festival 2025, Choose France – sont disponibles ici : 

    Sommet Action IA 2025 : Paris capitale mondiale de l’IA.

    Station F Business Day 2025 : l’innovation IA made in France.

    World AI Cannes Festival 2025 : l’IA fait son show à Cannes.

    Sommet Choose France 2025 : plus de 40 milliards d’euros annoncés, l’IA mise à l’honneur.

    Une chose est sûre  : le deuxième semestre sera scruté de près.
    Et en décembre, peut-être pourra-t-on écrire, cette fois avec certitude  : oui, 2025 aura été l’année de l’intelligence artificielle en France.

    Références complémentaires :

    Donner un sens à l’intelligence artificielle, pour une stratégie nationale  et européenne, Céric Villani et une équipe, 2018

    Bilan du Sommet pour l’action sur l’IA, Rapport de l’Élysée, mars 2025.

    La stratégie nationale pour l’intelligence artificielle, Ministère de l’Économie et des Finances, février 2025.